David LUTUN
Brasserie de WagnonvilleLes bières de Wagnonville sont le reflet d’un savoir-faire qui s’exprime entre élèves, étudiants, apprentis stagiaires, futurs brasseurs et leurs formateurs, au cœur de cette mico-brasserie, partie intégrante du hall technologique agroalimentaire du Lycée Biotech.
Qu’est ce qui t’as donné envie de créer une brasserie ?
En ce qui me concerne, c’est assez particulier, car nous sommes une école donc moi, après quelques années dans l’industrie, j’avais envie de partager ce que je savais et une vraie volonté d’aider les jeunes à avancer. Du fait, je suis devenu responsable de la brasserie de Douai Biotech, la ferme brasserie de Wagnonville. Aujourd’hui, on forme de nombreuses personnes, 250 par an. C’est merveilleux parce qu’à chaque fois, ce sont des histoires différentes, des projets divers dans quasiment toutes les régions de France même dans les DOM-TOM. Et puis, on a surtout tenté de renforcer notre mission en essayant d’accompagner les gens au maximum. On fait l’atelier relais pour eux, de leur produire leurs premières bières le temps de leur installation, le temps que le matériel arrive chez eux. On les aide en faisant du conseil à l’installation pour qu’ils avancent plus vite dans leur projet. J’ai développé l’exploitation agricole en l’orientant vers la brasserie et maintenant on produit nos propres orges brassicoles, orges de printemps et d’hiver. On a une malterie qui permet de démalter et donc on brasse nos propres orges et de faire nos propres bières avec et là, on est en train de développer un projet de distillation pour faire des alcools de bouche à partir de nos céréales et de nos fruits puisqu’on a planté presque 1,5 hectares de verger à cette destination, toujours dans l’optique de former des gens avec le renouveau de la micro-brasserie et on va développer le renouveau la micro-distillerie. Donc, on cherche à suivre ce qui se fait dans le monde professionnel et surtout de proposer de la formation pour permettre aux gens de développer leur activité et de s’installer, c’est la mission de notre lycée
Quel est le nombre de collaborateurs au sein de votre brasserie ?
Dans l’équipe, nous sommes maintenant 3 permanents et 2 alternants donc ça grandi car, il y a 4 ans, j’étais tout seul et c’est pour répondre aux besoins car on n’arrive pas à suivre sinon en termes de formation. Nous sommes donc 5 pour le personnel de la ferme brasserie de Wagnonville mais après, on doit être une quinzaine d’enseignants en tout pour permettre d’assurer les formations avec les différentes matières qui sont enseignées.
Quelle est aujourd’hui votre production annuelle ?
En 2022, nous sommes à 650 hectolitres (commercialisée sous le nom « L’Escreboise »). En 2023, on va être en pleine charge, à 750 hectolitres sur l’année .
Y a t'il possibilité de visiter votre brasserie et si oui, quels horaires et quelles conditions ..?
Bien sûr, car c’est un établissement public. Il y a des journées spécifiques, où, sur inscription, il suffit de nous appeler pour organiser des visites, des ateliers pour les gens désirant de cela. Il faut vraiment avoir en tête que c’est un lycée, donc par définition, c’est public, les portes sont ouvertes.
Y a t'il au sein de votre brasserie la possibilité de se restaurer sur place ?
Il n’y a pas de restauration sur place
Quelles sont les mesures environnementales que vous appliquez sur place en terme de RSE, de gestion de déchets, de préventions, d'emballage, de consignes..?
Comme nous sommes dans une ferme, on est en train de réfléchir à un processus de conversion en bio de toute l’exploitation agricole. On a très peu de rejet, tout ce qui est rejet solide est recyclé, que ce soit par un système d’élevage ou par des projets que l’on a au niveau de nos étudiants sur le recyclage de la drêche. En fait, on a mis en place tout un ensemble de mesures où on a très peu de rejets par rapport aux autres brasseries. On a fait évaluer ça par un labo pour justement évaluer nos rejets et on a mis en place des solutions innovantes pour rejeter très peu de choses dans nos égouts. On a l’équivalent de 5 personnes par an dans un lycée de 500 personnes, c’est dérisoire.
Pour développer le tourisme brassicole, quelles sont les curiosités locales qui pourraient intéresser les visiteurs ? (musées, sites historiques, monuments emblématiques...)
La ville de Douai est une ville surprenante, assez, peu connue mais d’un point de vue architectural, c’est très riche. C’est une ville avec une très vieille histoire. J’ai même découvert qu’il y avait du tourisme nautique où l’on pouvait faire la visite du centre de la ville en bateau à l’aide de petits bateaux électriques car la ville est traversée par un canal et la Scarpe. C’est vraiment hyper intéressant. Je suis originaire de la région d’Arras et je n’avais pas conscience de çà, je l’ai découvert en travaillant à Douai, c’est vraiment surprenant. L’Office du Tourisme fait un super boulot dans le domaine.
Quelles sont vos bières préférées ?
La brasserie Chromatique à St Léonard. Beaucoup de gens vont être d’accord avec ça. C’est quelqu’un d’extrêmement créatif, très compétent techniquement avec beaucoup d’humour en plus dans ces étiquettes, dans l’approche de la chose